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Appelants: c'est la repro!

 

La chasse est finie, la reproduction commence.Caneton colvert

Ça y est, c’est parti.

A peine nettoyé et rangé le fusil qu’il faut réenfiler bottes, waders ou cuissardes et retourner au parc.

Pense-bête

Petit pense-bête à l’intention des détenteurs d’oiseaux qui vont se lancer ou se relancer dans l’opération aussi délicate que stressante de la reproduction des appelants : la clé du succès est dans des préparatifs bien calculés, bien réalisés et bien anticipés. Ne jamais se laisser déborder ni prendre de vitesse.

Limiter la prédation

Une reproduction réussie, surtout au marais, passe prioritairement par la régulation préalable des nuisibles, et tout particulièrement des rats. N’oubliez pas que, si vous ne faites pas le nécessaire, ils mangeront vos œufs, se régaleront ensuite des jeunes et n’hésiteront pas au passage à attaquer une cane au nid ou un oiseau affaibli. Faire le ménage à ce niveau est donc une priorité.

Des oiseaux qui pètent la forme

Il faut simultanément requinquer vos appelants, surtout si vous les utilisez régulièrement à la chasse.

Une opération simple, mais essentielle et trop souvent négligée, consiste à leur apporter du calcium et des graviers de broyage (pour le gésier) en quantité. Le grit (coquilles d’huîtres ou de moules pilées) doit être fourni sans tarder. Le gros sable de bord de mer ou de rivière est aussi un apport essentiel.

Purges

En principe, vos oiseaux ont été purgés au début de l’hiver et la seconde purge annuelle ne devrait se faire qu’après la reproduction. Il est toutefois quelquefois nécessaire de les repurger fin janvier-début février afin de les amener au meilleur de leur forme pour l’accouplement et la ponte. Du blé imprégné de panacur 4% peut faire l’affaire.

Attention, une purge trop tardive peut nuire à la qualité de la ponte mais il vaut mieux parfois se résoudre à cela plutôt que de perdre un bon appelant.

Sélection des reproducteurs.Colverts mignons et pompon

Cela doit aussi se faire en amont. C’est plus difficile avec des oiseaux utilisés à la chasse qu’avec des oiseaux préservés pour la    reproduction.

Si vous voulez réussir vos sélections de chant, il faut bien choisir les mâles et femelles que vous laisserez ensemble. Si vous  voyez qu’un accouplement souhaité ne se fait pas, n’hésitez pas à envisager tout de suite une autre formule. Eventuellement    avec un autre mâle qui reste collé de l’autre côté du grillage.

N’oubliez pas l’origine de vos oiseaux et la qualité de leur chant pour obtenir les voix que vous recherchez.

Viagra et aliments

L’huile de germe de froment est un bon stimulant pour nos oiseaux, leur viagra. On en trouve dans les rayons « colombophilie » des magasins spécialisés. On en empreigne bien le blé qu’on leur donne ensuite à manger.

Effet garanti.

Il faut ensuite passer aux granulés reproducteurs. Une bonne cure est nécessaire. Notamment pour les femelles. Pensez aussi, pendant cette période où nos oiseaux puisent particulièrement dans leurs réserves, à un apport régulier en verdure : salades fanées ou montées, fanes de jeunes radis,… mais aussi herbe tendre (éviter les coupes de gazon fermenté).

Vous pouvez encore faire un semis de blé sous un cadre de bois de quelques centimètres de haut, grillagé sur le dessus (petites mailles). Vos oiseaux se régaleront à couper toute la verdure qui dépassera de ce grillage et leurs fientes accéléreront la pousse.

Pose des nichoirs.Nichoirs

Rats éliminés, oiseaux préparés, la pose des nichoirs doit se faire de toute urgence. N’oubliez pas que les nichoirs qui ont bien fonctionné l’an dernier pour une espèce donnée doivent être réutilisés pour la même espèce.

C’est un gage de succès.

Toujours pour limiter la prédation, les nichoirs au dessus de l’eau avec accès par l’eau, sont à privilégier, pour ceux qui le peuvent bien sûr.

Garnissez-bien vos nichoirs d’un fond de terre ou d’écorce (qui permettra le bon calage des œufs et une bonne humidité) et bourrez les bien de foin. Pour des sarcelles, prenez du foin très fin, elles iront d’autant plus facilement.

Prévoir le verrouillage des nichoirs, surtout au marais.

Rien de pire que d’avoir suivi la couvaison d’une cane de siffleur ou de sarcelle et d’arriver trop tard, le matin de l’éclosion : les jeunes se sont déjà égayés partout et, s’ils ne sont pas déjà tous morts, les attraper relève de la partie de plaisir.

Pour éviter cette déconvenue, l’idéal est de verrouiller l’entrée du nichoir le soir, pendant la période où l’éclosion est imminente. Une découpe de grillage fixée par du fil de fer à quelques clous disposés à l’avance autour de l’entrée convient tout à fait. A poser délicatement pour ne pas effrayer la femelle au nid. Si jamais, on s’est trompé d’une nuit. On réouvre le matin, pour que la femelle puisse sortir, et on referme à nouveau le soir. Bien sûr, c’est du boulot, mais c’est au prix de tels sacrifices qu’on réussit sa reproduction.

En conclusion

Bon courage à tous et excellente saison de reproduction.